Ligue Normande du sport d’entreprise #LNSE

Actualites

Santé au travail. Une combinaison intelligente 100 % bretonne

Truffée de capteurs, la combinaison conçue par e-mage in 3D (à Camaret-sur-Mer) et confectionnée par Armor Lux (à Quimper) s’inspire du cinéma de synthèse. Sa fonction est de prévenir les troubles musculosquelettiques (TMS) au travail. Son avenir semble assuré, tant les débouchés sont importants.

Une fois enfilée, la combinaison noire et bleue s’adapte à la morphologie de chaque personne. Les capteurs se positionnent au niveau de toutes les articulations sollicitées pendant la tâche professionnelle. Grâce à la wifi, ils transmettent à un boîtier les informations recueillies. À son tour, cette petite base centrale intégrée au tissu envoie les données sur un ordinateur où elles sont analysées (calcul d’angle sur chacun des membres, etc.).

Puis, elles sont soumises à un ergothérapeute susceptible d’adapter ensuite les postes de travail afin de prévenir les troubles musculosquelettiques. Liés à la répétition de gestes et aux mauvaises positions, les TMS sont devenues depuis plusieurs années l’une des premières maladies professionnelles. « C’est un enjeu de santé publique à 10 milliards d’euros ! », soulignent les partenaires de ce projet, heureux d’être parvenus de surcroît à « une combinaison intelligente 100 % bretonne ».

Conçue et confectionnée en Finistère

La tenue est en effet conçue à Camaret-sur-Mer par la start-up e-mage in 3D de l’ingénieur David Pliquet et du docteur en vision par ordinateur et image de synthèse Richard Roussel. Après des débuts dans l’impression en trois dimensions, l’entreprise (20 personnes) a élargi son champ d’activité et d’expertise à l’industrie, la santé, la communication et le divertissement.

Passionnés par les nouvelles aventures, les deux associés ont décidé de travailler de pied ferme pendant deux ans sur un premier prototype de vêtement équipé de capteurs. Confectionnée en interne, leur combinaison manquait cependant de souplesse et donc de fiabilité pour récolter les informations. À la recherche d’un partenaire, David Pliquet et Richard Roussel se sont orientés vers Armor Lux dont les dirigeants Jean-Guy Le Floch et Michel Guéguen ont marqué d’emblée leur intérêt. Le fleuron du textile breton cherchait justement à intégrer de la technologie dans le vêtement, via sa toute nouvelle cellule de recherche et développement, ArmorTech.

Récemment sortie des ateliers quimpérois, la première combinaison légère réalisée dans un coton-élasthanne aux coutures spéciales épouse parfaitement les formes humaines. Livrée à e-mage in 3D vendredi dernier, elle est présentée cette semaine au Carrefour des fournisseurs de l’agroalimentaire (CFIA) de Rennes.

Tests à venir chez Leroy-Merlin, La Poste, SNCF...

Les partenaires n’envisagent pas pour autant de se limiter à ce seul secteur industriel. Leur innovation - qui rappelle les tenues des cascadeurs dans les films à effets spéciaux - sera d’abord testée au sein des ateliers de confection d’Armor Lux (250 salariés). Avant d’être proposée aux clients grands comptes d’Armor Lux que sont Eiffage, La Poste, Leroy-Merlin, la SNCF, etc. Pour l’instant, leur mode de commercialisation est encore en cours de réflexion. « Selon que le client est un grand groupe, une entreprise, une mutuelle ou autre, on peut imaginer que la combinaison peut être vendue ou louée. Nous ne sommes pas encore fixés. Mais les débouchés en perspectives sont énormes ! » s’enthousiasme David Pliquet.

Par Flore Limantour, publie sur le télégramme.fr

Gérer les cookies