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Le sport en entreprise, bien plus qu’un service en plus

Aujourd’hui, seule une entreprise sur quatre le propose. Pourtant, faire du sport pendant ses heures de travail présente bien des avantages. Un constat partagé aussi bien par les dirigeants que les salariés.

Le sport en entreprise fait l’unanimité chez les dirigeants des entreprises qui proposent ce type d’activités à leurs salariés : 100% des chefs d’entreprise s’étant engagés dans cette voie recommandent à leurs pairs d’en faire autant. Ce score peut paraître soviétique, mais il est fiable et constitue un argument puissant en faveur de la diffusion de telles pratiques. C’est ce qui ressort d’un baromètre réalisé par OpinionWay pour le Think and Do Tank Vitalité, Sport & Entreprise, soutenu par Generali France.

La thématique des bienfaits de l’activité physique et sportive pour la santé est vouée à prendre de plus en plus d’ampleur dans les années à venir, pour des raisons structurelles, allant de la nécessité de prévenir les maladies chroniques aux aspirations des jeunes générations. Elle offre une convergence heureuse entre l’intérêt général, à savoir les impératifs de santé publique, et les intérêts privés : ceux des entreprises qui gagnent à avoir des collaborateurs en bonne santé, tout comme ceux des salariés qui ont évidemment avantage à ce que leurs employeurs se préoccupent de leur bien-être.

 

L’enquête « Etat des lieux, freins et leviers au développement de la pratique du sport en entreprise. Etude miroir salariés-dirigeants », qui a été menée en juin et juillet 2018, auprès d’un échantillon représentatif de plus de 1000 salariés et d’un échantillon raisonné de plus de 300 dirigeants, met en avant quatre enseignements en particulier :

1- 14% des dirigeants affirment que leur entreprise propose des activités physiques et sportives (APS) à ses salariés. Sans surprise, ce pourcentage grimpe à 40% dans les grandes entreprises, se situe à 13% pour les PME, et tombe à 4% pour les TPE. Les principales retombées positives qu’ils mettent en relief peuvent être regroupées en trois grandes catégories : l’amélioration du bien-être des salariés et une meilleure gestion du stress (89%) ; l’influence bénéfique sur l’esprit d’équipe et l’intégration des nouveaux (87%) ; la création d’une dynamique entrepreneuriale et l’amélioration de la productivité des salariés (65%).

2- Les salariés qui pratiquent l’APS au sein de leur entreprise en sont eux-mêmes satisfaits à 94%. Les motifs de satisfaction qu’ils mettent en avant sont assez divers : « Cela me met en forme », « C’est adapté à mes besoins », « La prof est sympa », « Cela permet de se défouler », « Il y a une bonne ambiance », « Les tarifs sont intéressants », etc. On notera que l’argument « C’est bon pour la santé » n’est retenu que par 14% des salariés. Ceci montre que les promoteurs de l’APS doivent faire attention au vocabulaire qu’ils emploient : insister sur les vertus sanitaires n’est pas forcément le meilleur levier qui soit.

 

3- Il existe une importante marge de progression du côté des dirigeants. Parmi eux, 75% déclarent que leur entreprise ne propose pas d’APS et que ce n’est pas en projet. Certaines des raisons invoquées semblent quasi-rédhibitoires, et il sera sans doute difficile de passer outre : ainsi, 35% des dirigeants estiment que ce n’est pas le rôle de l’entreprise. Mais d’autres motifs fournissent des pistes intéressantes de travail. C’est le cas, par exemple, de la première raison avancée par 47% des dirigeants, à savoir l’absence d’infrastructure adéquate dans les locaux. Or, selon notre enquête, ce sont les sports de relaxation qui pourraient le plus séduire les salariés, c’est-à-dire des activités qui ne nécessitent pas une logistique importante. De plus, pour les TPE, on peut envisager une mutualisation des infrastructures.

4- L’APS en entreprise présente aussi un fort potentiel de développement du côté des salariés. C’est le cas d’abord pour les 15% qui déclarent que, bien que leur entreprise propose des activités sportives, ils n’ont pas recours à ce service. La première raison mise en avant est que le type de sports proposés ne correspond pas à leur souhait (36%). Il serait donc pertinent d’élargir l’offre, de proposer une palette aussi large que possible, et ici encore la voie de la mutualisation est à retenir. Par ailleurs, la proportion de salariés qui déclarent que leur entreprise ne propose pas d’APS, mais qui aimeraient que ce soit le cas, est importante : elle atteint 35%, et monte à 41% chez les 25-29 ans.

Si la dimension « C’est bon pour la santé » n’est pas la motivation principale des salariés, cela n’a rien d’illogique au fond : bien souvent, ce n’est pas parce que les choses sont raisonnables qu’on les fait. C’est pourquoi le discours des promoteurs de l’APS ne doit pas se cantonner à un simple niveau éducatif autour des enjeux de santé. Il faut déployer d’autres arguments, ils ne manquent pas : économie d’argent car les tarifs sont souvent en deçà de ceux du marché, aspect pratique et gain de temps, pouvoir profiter d’un moment de détente au milieu de sa journée de travail… Nous avons identifié sept leviers pour convaincre ceux qui ne font pas de sport d’en pratiquer :

1- Co-construire le projet avec les salariés. S’il est fondamental que la direction soutienne la mise en place d’APS au sein de l’entreprise, il est tout aussi essentiel que les salariés participent à son élaboration : quelles activités veulent-ils pratiquer ? Quand ? A quelle fréquence ? De quelle manière (individuellement ou collectivement) ?

2- Trouver des ambassadeurs dans l’entreprise. Certains salariés, particulièrement motivés, peuvent servir de relais. Souvent eux-mêmes très sportifs, ils vont aider à diffuser les informations à tous les étages de l’entreprise, motiver leurs collègues, y compris les plus réticents, proposer d’animer des entraînements, organiser des initiations à certaines disciplines…

3- Proposer des temps forts dans l’année. Le fait de pouvoir participer à des courses, à des tournois ou à des compétitions inter-entreprises va créer de l’émulation et de la cohésion. Autre idée, proposer de collecter des fonds pour une bonne cause. L’entreprise peut alors prendre en charge les dossards, et éventuellement un coaching pour que les salariés s’entraînent en amont collectivement.

4- Jouer la carte du sport 2.0. De nombreuses start-up proposent désormais des défis sportifs connectés. Passer par le digital permet de rendre la pratique ludique et de mettre en mouvement plusieurs sites d’une même entreprise autour d’un challenge commun.

5- Développer l’activité physique au sens large. Venir au travail en vélo, marcher pendant ses pauses, faire quelques exercices de yoga lorsque l’on est assis sur sa chaise de bureau, s’échauffer avant sa prise de poste dans un entrepôt ou une usine… Voilà autant d’initiatives qui peuvent être encouragées par l’entreprise pour lutter contre la sédentarité.

6- Mutualiser les infrastructures. Il n’est pas forcément nécessaire d’avoir une salle de sport dernier cri pour favoriser l’APS en entreprise. De plus en plus de sociétés mutualisent leurs espaces (équipements, douches, etc.) pour permettre la pratique du plus grand nombre. Certaines mairies et collectivités autorisent également les entreprises à utiliser stades et gymnases le temps de la pause déjeuner…

7- Surfer sur les grandes compétitions sportives. Plus de 40% des dirigeants considèrent que l’attribution des Jeux Olympiques à Paris en 2024 peut aider à faire du sport un levier de management et/ou de communication. Les entreprises doivent profiter d’un tel événement pour mobiliser leurs salariés. Elles ont cinq ans devant elles.

Le 02/01/2019
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