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Sport en entreprise : Julie Bernardin fait bouger les patrons

Julie Bernardin est coach sportif à domicile. Depuis deux ans, elle se déplace de plus en plus dans des entreprises et surtout en usine. Aux salariés et ouvriers, elle apprend à retrouver une mobilité…

Trois lettres : TMS. Julie Bernardin, coach sportif thionvilloise, combat les troubles musculo-squelettiques. Qui sont-ils ? Restez assis à votre bureau pendant sept heures et vous comprendrez. Ou répétez le même geste à la chaîne pendant huit heures et vous supplierez votre patron pour qu’il vous finance des cours de sport en entreprise. « Attention, je ne propose pas de pilates ou cours de fitness. J’adapte les exercices en fonction des tâches des salariés », explique l’entraîneur.

Ce sont surtout des grands groupes comme PSA à Ennery ou Eurovia à Yutz qui ont déjà sollicité Julie. « Je rencontre des patrons mais il faut les bouger, leur prouver que le sport peut leur fait gagner en productivité. Plus que le sport, c’est l’acquisition des bons gestes que j’enseigne à leur personnel. Je leur apprends des exercices d’échauffement et de posture à reproduire quotidiennement. C’est drôle mais une filiale française d’un groupe international hésitait à lancer une campagne sportive dans ses murs et c’est la branche américaine qui l’a convaincue. En gros, les USA lui disaient “tu es en retard de dix ans, Nous, on fait appel à un coach sportif depuis longtemps et c’est fantastique… Mieux : une fois que j’avais fait le tour de ses ouvriers, le boss m’avait demandé d’aller jeter un coup d’œil dans les bureaux. »

Le travail à la chaîne et debout ne sont pas les seuls mortels. Les chercheurs estiment qu’une position assise prolongée au quotidien est associée avec une augmentation de 147 % des risques cardiovasculaires et de 112 % des risques de diabètes par exemple. Pire : la position assise inhibe les muscles de la chaîne postérieure et modifie durablement notre posture naturelle : épaules en rotation interne permanente, chaîne musculaire antérieure trop contractée.

« J’ai rencontré des conducteurs de bus de chez Keolis. Ils roulaient avachis dans leur siège. Ils souffraient de lombalgie et ne relâchaient jamais leurs épaules. À toutes les professions, j’essaye de les initier aux auto-massages avec une balle ou un rouleau. On cherche à gagner en mobilité avant de renforcer leurs chaînes musculaires. C’est bien beau de leur expliquer mais parfois, ils n’ont pas envie. Et s’ils ne sont pas motivés, difficile de les convaincre des bienfaits. »

Une Fédération du sport en entreprise a vu le jour en 2003 et constate le retard des Français. Car les patrons français ont du mal à bouger. En janvier 2018, le journal les Echos a réalisé une enquête. Sur 265 dirigeants interrogés, 87 % étaient pour l’activité physique dans leurs locaux. Mais 82 % d’entre eux n’avaient toujours pas pris d’initiatives pour la favoriser.

Les bénéfices du sport en entreprise selon le CNOSF

Le Comité national du sport français s’est penché sur les bienfaits du sport en entreprise et les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Le salarié, le patron la société civile. Tout le monde tire des bénéfices du sport en entreprise.

Entre 2015 et 2017, les salariés qui ont pratiqué ont diminué entre 5 et 7 % leurs dépenses de santé annuelles. Ce qui représente de 30 à 34 euros d’économie par an. Ils ont augmenté leur espérance de vie de 3 ans en moyenne. Ils ont également repoussé l’âge de la dépendance de six années en moyenne. Ils ont augmenté leur productivité entre 6 et 9 %. De quoi ravir leur patron qui a pu constater entre 2015 et 2017, une augmentation de sa rentabilité nette entre 1 et 14 % selon les entreprises.

Chaque salarié sportif a pu faire économiser à la Sécurité Sociale entre 300 et 350 euros par an.

Publié par Ma. T. sur LeRépubicain-Lorrain 

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